Stanis Soloch nous a quittés. Cet homme merveilleux, maire honoraire de Douchy, et président d’honneur du Printemps culturel dont il a été le président actif de 1980 à 1995, restera un exemple pour nous tous. Par son intelligence d’abord. Tous ceux qui l’ont rencontré ont gardé quelque chose de précieux des discussions qu’ils ont pu avoir avec lui, auxquelles il était toujours prêt quelles que soient les circonstances. Nul ne trouva sa porte fermée. Il était un modèle dans le travail collectif. A ses yeux, chacun comptait pour un. On aurait cherché en vain la moindre trace d’ouvriérisme chez cet ancien mineur que des problèmes de santé avaient amené à se reconvertir en sidérurgiste. Il fut un grand acteur du mouvement de Mai-Juin 1968 à Usinor-Denain puis des luttes contre la fermeture de l’entreprise à la fin des années 1970. Jusqu’à la fin de sa vie, il fut attaché dans ses activités associatives au patrimoine minier de Douchy.
Stanis Soloch fut un formidable bâtisseur, au sens que le peintre Fernand léger donnait à ce mot. Les noms de Max Pol Fouchet, de Jean Renoir, de Paul Eluard font aujourd’hui partie du patrimoine de Douchy-les-mines, et il n’y est pas pour rien. Il en est de même du Centre régional de la photographie qu’il accueillit dans l’ancienne poste. Qui pourrait dire qu’il a été plus à l’écoute des autres que lui ? D’accord ou pas, avec Stanis Soloch on se sentait respecté, heureux d’arriver pour une rencontre, plus riche sur le plan humain au moment du retour. Il fut le promoteur de cet air de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, et d’Irrespect qui font la singularité de la ville, où l’on vient de loin aujourd’hui pour la beauté du carnaval, la joie d’une journée de Vitaville au Parc Maingoval, une visite à un ancien parfois locataire de la maison de retraite Louis Aragon (qui peut en traversant la rue fréquenter la médiathèque ou le cinéma municipal classé Art et Essai) ou pour assister à l’une des multiples manifestations culturelles qui s’adressent à tous et à chacun, mais tout d’abord aux enfants de Douchy, et qui vont prendre un nouvel essor avec le Centre des Arts et de la culture. Il fut l’initiateur de la recherche du droit à la beauté pour tous, principe repris par le maire d’aujourd’hui, Michel Lefebvre et le conseil municipal grâce auxquels se construit (et de quelle manière !) le Douchy de l’an 2020. C’est pour ses qualités qu’il y a plus de trente ans, les élu(e)s et militant(e)s culturel(le)s qui lancèrent le projet du Printemps, association intercommunale pour la création et la démocratisation culturelle, qu’ils soient ouvriers ou universitaires, employés ou artistes, le choisirent tout naturellement comme président de l’association. Stanis Soloch était un militant syndical et politique. On le rencontrait dans les manifestations, lors de la journée du Journal Liberté à Malo avec ses petits enfants, à la fête de l’Humanité. Faisant passer en toute circonstance l'Humain d'abord, il était de ces hommes qui donnèrent sa noblesse au nom de communiste.
A son épouse Jeanine, à toute la famille, je présente les condoléances de l’Association du Printemps culturel que je suis fier de présider après lui.
A son épouse Jeanine, à toute la famille, je présente les condoléances de l’Association du Printemps culturel que je suis fier de présider après lui.
Jean-Jacques Potaux