Le 30 juin dernier, à l'occasion du premier anniversaire de l'inscription du bassin minier au patrimoine mondial de l'UNESCO, notre association organisait une randonnée-lecture sur les pas d'André Stil.
André Stil est né à Hergnies dans une famille ouvrière le premier avril 1921. S’il y avait des mineurs dans sa famille et parmi ses voisins, son père était tailleur et bistrot. Sa mère avait travaillé à la boulonnerie Devaux à Vieux-Condé. C’est au cinéma de Vieux-Condé qu’il rencontra à 13 ans Simone Lapeyre (Moun) qui fut sa première épouse et mourut en 1980, drame raconté dans L’homme de cœur. Le couple eut cinq enfants.
Il a passé son enfance en pays minier.
Si la fosse Sophie de Hergnies était fermée, la mine était alors une activité très importante à Vieux-Condé, Fresnes, Condé, Bruay, Raismes, etc… C’est à ce pays qu’André Stil, devenu secrétaire général du journal Liberté et encouragé par Aragon consacra son premier recueil de nouvelles Le mot mineur, camarades en 1949.
Voilà ce qu’il déclarait à La Voix du Nord, il y a un peu plus de trente ans : « Je suis né en bordure du bassin minier, en bordure, c’est à dire que d’un côté, c’était la mine, la sidérurgie, et de l’autre, le village, un coin ou la nature était très belle. C’était une lisière. On savait qu’à côté de chez nous, il y avait la grande industrie moderne. Les deux ne s’opposaient pas ; pour nous les enfants, c’était quelque chose de positif.
On était content d’avoir des arbres, de l’eau, des poissons, mais on était heureux de sentir à côté de nous quelque chose qui représentait l’avenir, la modernité industrielle. »
Les 35 randonneurs réunis dimanche dernier ont ainsi pu découvrir l’école primaire que fréquenta l'écrivain et qui eut beaucoup d’importance dans sa vie puisqu’il n’allait pas de soi qu’un enfant de famille ouvrière soit orienté en sixième vers le lycée Wallon de Valenciennes. Puis le parcours passa par la fosse Sophie, par la Place André Stil de Hergnies inaugurée le premier juin 2013 ainsi que par la rue Durafour où vivait Clairette, sa petite copine à douze ans, personnage surréaliste auquel le romancier consacra quelques pages pathétiques dans L’homme de cœur. Après le passage par la maison de son enfance d’où il voyait l’étang d’Amaury, les randonneurs prirent la direction de la confluence Jard-Escaut où se situent les rencontres des deux jeunes personnages de la nouvelle Nous nous aimerons demain, écrite pendant la guerre d’Algérie et reprise ensuite dans le livre Trois pas dans une guerre.