lundi 16 novembre 2009

Anne Cuvelier, "Risquons tout', le 18 novembre à l'université de Valenciennes


Après Aniche samedi dernier, Anne Cuvelier propose son nouveau spectacle - "Le risquons tout" - le 18 novembre à 19 h 00 à la résidence universitaire Jules Mousseron sur le campus du Mont Houy.

Longtemps en duo avec Denis Cacheux, Anne Cuvelier, comédienne, chanteuse, porte une histoire militante. Aujourd’hui, elle réinterroge cet engagement, sent le besoin de le réécrire, de se remettre en scène pour le dire : « où ça se trouve en moi ? ». La lutte est au cœur de son nouveau projet : « naissance de la lutte, lutte de la naissance ». Des mots qui ouvrent sur des horizons insoupçonnés, et surtout font écho. « C’est une réflexion très personnelle et très universelle : on a tout pour s’insurger, plein de choses, et qu’est-ce qui fait qu’on ne fait pas les pas suivants… Consciemment, inconsciemment, on est dépossédé de nos luttes, il ne faut pas les laisser à des spécialistes ». Les siennes s’expriment sans pancartes ni banderoles, mais sur un plateau. Un nouveau spectacle naît, intime… A partager comme on se met à table. Elle a choisi de ne pas le construire seule.

Anne Cuvelier a bien cherché les mots chez les poètes de la lutte. Elle a finalement préféré le « sur-mesure ». A pris la plume… pour écrire aux amis, aux proches, « des gens de cœur » dont elle aime le verbe. « Si j’osais… » : audace du courrier, d’une demande en lettres attachée, attente du recevoir. Il fallait la rencontre. Ils sont multiples à avoir répondu, de tous âges, de tous parcours, de tous univers, autant d’écritures bigarrées qui font textes et chansons. « L’idée, c’était que par petites touches, ce que ces gens disent et comment ils l’écrivent réussisse à faire une mosaïque de visages… et que tout le monde puisse se reconnaître dans cette expression de la lutte, s’y retrouver, se dire « On n’est pas tout seul » ». De la petite histoire à l’histoire avec un grand H, c’est fou ce que les mots peuvent conjuguer le verbe lutter. Les mots de tous les jours, les mots d’amour, d’espoir, de vie, les maux du quotidien, du pain quotidien, du pouvoir d’achat pourquoi pas ? Mots et maux de l’air du temps, celui qu’on respire… et qui inspire. A travers ces écritures tout en contraste, Anne Cuvelier continue de parler du monde, de l’interroger. En un spectacle qui mêle profondeur et légèreté. Elle y révèle une voix sensible et fragile, troublante même, dans un registre complètement réapproprié. A ses côtés, Jean-Christophe Tant à la guitare créé un écrin particulier aux chansons. « Musicien, il voit des choses que je ne vois pas dans l’écriture, il colle des ambiances auxquelles je n’aurais pas pensé… Il amène une légèreté, voire un décalage, une distance qui donnent encore plus de reliefs aux mots ». Patte sensible, guitare faussement modeste, mais tout en discrétion, à l’écoute… De ce répertoire-là, musiques et textes en un même engagement, Anne Cuvelier tire une force nouvelle. Mots pluriels, notes justes qui, quand on a du mal à se lever matin, insufflent l’envie d’être acteur, citoyen.
Cécile Rognon